J'ai voulu faire tenir 5 vies en 1 semaine
Quand j’étais petite, je rêvais d’être actrice. Pas pour la gloire, mais parce que je voyais les acteurs changer de rôle d’un film à l’autre. Et dans ma tête d’enfant, ça voulait dire qu’ils pouvaient tout faire, tout être. J’ai cru que moi aussi, je pouvais avoir plusieurs vies en une seule.
Alors j’ai tout pris. Tous les rôles. Et j’y ai cru.
Dans la même semaine, je pouvais caler des projets clients, des rendez-vous, de la création de contenu, du sport, des activités pour les enfants, les imprévus, des repas équilibrés, le fameux placard à trier depuis 6 mois… et du temps pour moi, évidemment.
Sur le papier, ça passait.
En vrai ? J’ai explosé.
Je ne sais pas si c’est mon mental d’ancienne bonne élève ou mon envie de vivre à fond, mais j’ai cru que je pouvais être entrepreneure, maman solo, sportive, amie et humaine inspirante — dans la même semaine.
Alors j’ai couru. Littéralement.
Je me levais plus tôt pour “gagner du temps”, je me couchais plus tard pour cocher la to-do. Je répondais à des messages vocaux en préparant les repas. Je switchais d’un rôle à l’autre sans pause, sans présence.
Et à la fin de la semaine ? J’étais vidée.
Pas en échec. Pas malheureuse. Juste… épuisée. Et avec cette sensation étrange : même en donnant tout, ce n’était pas assez. Ou plutôt : ce n’était pas le bon “tout”.
C’est là que j’ai compris.
Ce n’est pas le volume qui fatigue. C’est le morcellement.
Changer de rôle toutes les 10 minutes, c’est comme faire un footing avec des feux rouges tous les 50 mètres. Tu n’as jamais le temps d’entrer dans ton rythme.
Et tu ne ressens rien. Tu fais. Tu coches. Mais tu ne vibres pas.
Alors j’ai pris une grande respiration. J’ai regardé ma semaine suivante, et j’ai posé tout à plat.
Ce qui comptait vraiment. Ce qui était non négociable. Ce qui pouvait attendre. Ce que je faisais pour moi, vraiment. Et ce que je faisais pour répondre à une pression invisible.
J’ai coupé. Allégé. Repriorisé.
Et j’ai retrouvé mon souffle.
Pas parce que j’ai tout lâché. Mais parce que j’ai accepté de ne pas tout tenir.
Aujourd’hui, je choisis. Je ne veux plus être partout. Je veux être là. Là où c’est juste. Là où je suis utile. Là où je suis alignée.
Et si toi aussi, tu ressens cette fatigue de “tout faire tout le temps”… peut-être qu’il est temps de poser les valises.
